Santé et sécurité (Canada)

L’année qui vient de s’écouler a été très occupée dans le domaine de la santé et de la sécurité, avec de nombreuses conférences des deux côtés de la frontière, y compris la Conférence internationale sur la santé et la sécurité du Syndicat des Métallos à Pittsburgh, en Pennsylvanie, en août dernier.

Au Canada, nous avons eu les conférences des districts 3 et 6 et l’assemblée annuelle du district 5.

Notre Conférence sur la justice, à Gatineau, au Québec, a donné aux délégués l’occasion de participer à de nombreux nouveaux ateliers sur la santé et la sécurité afin de mieux comprendre les problèmes de santé mentale, y compris la sensibilisation au suicide, la violence et le harcèlement en milieu de travail, la façon d’avoir des comités de santé et de sécurité efficaces et efficaces, les mesures d’adaptation en milieu de travail et l’équipe d’intervention d’urgence du Syndicat des Métallos.

Cinq ans se sont écoulés depuis le début de la pandémie et nous sommes toujours en train de rattraper notre retard.

L’année 2024 a été marquée par deux événements historiques importants en matière de santé et de sécurité : le 20e anniversaire de la promulgation de la loi Westray et le 50e anniversaire de la grève sauvage des mineurs d’Elliott Lake. Les deux ont eu une grande conséquence pour notre union.

Chaque année, le gouvernement tient de nombreuses consultations et examens en matière de santé et de sécurité et d’indemnisation des accidentés du travail, ce qui a une incidence sur les modifications apportées aux lois connexes. Malheureusement, beaucoup d’entre eux sont en cours et, jusqu’à présent, il y a eu peu d’amélioration pour les travailleurs.

À l’échelle nationale, le Syndicat des Métallos a revitalisé sa campagne Stop the Killing afin que les modifications apportées au Code criminel par Westray soient appliquées de manière uniforme. Nous avons réorganisé et redynamisé la campagne.

Tous nos matériaux ont été mis à jour avec un nouveau look et une nouvelle marque. Il y aura une campagne de sensibilisation du public et des bottes sur le terrain en 2025, ce qui impliquera de travailler avec nos membres et les fédérations syndicales, le Congrès du travail du Canada (CTC) et d’autres pour faire pression sur tous les ordres de gouvernement afin qu’ils appuient la résolution mise à jour du Syndicat des Métallos demandant des procédures et des protocoles obligatoires dans chaque administration et une formation obligatoire pour les policiers. Les procureurs de la Couronne, les organismes de réglementation de la santé et de la sécurité et les autres personnes qui participent au processus d’enquête du point de vue de Westray.

Le Syndicat des Métallos s’efforce d’obtenir environ 250 000 $ pour la formation policière, qui sera versée au Réseau canadien du savoir policier. Ainsi, la formation obligatoire sera accessible à tous les aspects de la police.

À l’heure actuelle, trois enquêtes criminelles sont en cours en vertu de la loi Westray : à la raffinerie de pétrole Come by Chance (Braya) à Terre-Neuve ; National Steel Car en Ontario ; et au Bois Ouvré de Beauceville, au Québec.

06-Vern-site-convention-ca-healthsafety-support

Voici les faits saillants de ce qui s’est passé et de ce qui ne s’est pas passé au cours des 20 années de l’amendement :

  • Les statistiques sur les décès de 2004 à 2022 montrent qu’il y a eu 18 419 demandes d’indemnisation acceptées pour des décès au travail, soit une moyenne de 1 023 demandes d’indemnisation pour décès acceptées par an.
  • Il y a eu 26 chefs d’accusation et seulement 11 condamnations.
  • Quatre des 11 condamnations impliquaient des peines d’emprisonnement ; l’un des quatre devait être desservi dans la communauté ; et une sentence fait l’objet d’un appel (R. c. King).
  • D’autres changements mineurs ont été apportés à la législation sur la santé et la sécurité, mais il n’y a pas eu de véritable changement positif sur le lieu de travail.
  • Trois ans et demi est la peine de prison la plus longue pour le superviseur/chef de projet dans l’affaire de construction Metron, où quatre ouvriers sont morts et un autre a été grièvement blessé.
  • L’une des 11 condamnations comprenait des accusations pour des blessures graves, qui étaient également dans l’affaire Metron.
  • Une des 11 condamnations a ordonné le dédommagement (c.-à-d. l’argent versé à la famille (R c Detour Gold Corp.)).

En Ontario, le gouvernement provincial vient d’annoncer une amende minimale de 500 000 $ pour les récidivistes en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail.

Il s’agit du résultat des efforts déployés par le directeur, le personnel et les coordonnateurs de la santé et de la sécurité du district 6 du Syndicat des Métallos, ainsi que par le dirigeant syndical local Frank Crowder, lors de nombreuses réunions avec le ministre du Travail et le personnel du ministère. Il s’agit d’un bon début, et le syndicat espère obtenir des améliorations quant au moment où il s’applique, à la façon dont il s’applique et au montant de cette amende minimale à l’avenir.

Nous avons produit deux nouvelles vidéos de témoignages de deux veuves qui ont perdu des êtres chers au travail, et elles se sont également engagées à appuyer notre campagne Stop the Killing revigorée : Trudy Cowan (National Steel Car à Hamilton) et ses filles et Nora Peddle (Raffinerie de pétrole Braya, à Come By Chance, T.-N.-L.)

Vous pouvez retrouver les vidéos sur la chaîne YouTube du Syndicat des Métallos :

Tous les produits des amendes et des suramendes compensatoires restent au gouvernement de l’Ontario, profitant essentiellement des décès de travailleurs. Cet argent devrait servir à financer la formation et à fournir des ressources pour mieux appliquer les modifications de Westray afin de prévenir d’autres décès en milieu de travail et de tenir les employeurs responsables avec toute la force de la loi.

Circonscription 6

  • La Conférence sur la justice du Syndicat des Métallos s’est tenue du 2 au 4 octobre 2024, avec de nouveaux ateliers comme Santé mentale 101 et Sensibilisation au suicide.
  • Le stress est maintenant reconnu comme une blessure au travail en Nouvelle-Écosse, depuis novembre 2023. Avant ces changements, le stress d’apparition progressive était exclu de la couverture en vertu de la Loi. La loi permet désormais d’avoir droit à une indemnisation pour le stress mental progressif lié au travail.
  • La maladie de Parkinson due à l’exposition à la poudre d’aluminium (McIntyre Powder Project – Janice Martell) est maintenant présumée liée au travail en Ontario, ce qui constitue une victoire historique.
  • Les limites d’exposition permises aux particules diesel ont été considérablement réduites en Ontario, grâce à la campagne de la section locale 6500 du Syndicat des Métallos sur la réduction des gaz d’échappement diesel.

Circonscription 3

Consultations multiples sur le code minier

  • L’examen du Code des mines de la Colombie-Britannique et des valeurs limites d’exposition (TLV) pour l’amiante, les fumées de soudage et la poussière de charbon a donné lieu à des mises à jour du code.
  • La TLV sur les particules diesel a été mise à jour, mais sa date de mise en œuvre est d’un an et entrera en vigueur à la fin de 2025.
  • D’autres révisions et mises à jour du Code des mines de la Colombie-Britannique comprennent la protection de l’équipement des machines, le travail près de l’eau et la mise à jour de la réglementation sur les installations de stockage des résidus et les barrages.
  • La formule de rajustement de la durée des quarts de travail est en cours de révision et sera complétée en vue de son inclusion dans le nouveau livre de codes à compter de novembre 2025.
  • Un nouvel examen de la violence, de l’intimidation et du harcèlement est en cours en 2025, car le code ne contient actuellement aucun libellé à ce sujet.

Examens de la Commission des accidents du travail

  • Un examen du règlement sur les premiers soins a été effectué et un nouveau règlement est en place depuis le 1er novembre 2024.
  • De nouvelles réglementations ont été mises en place sur la certification de l’amiante des entrepreneurs et la formation des travailleurs effectuant des travaux de réduction de l’amiantose.
  • Un examen annuel des TLV a donné lieu à des mises à jour de la réglementation.
  • Le Règlement sur les poussières combustibles a été envoyé au conseil d’administration pour approbation, probablement au deuxième trimestre de 2025. Cet examen est en cours depuis 2018.
  • Un examen du règlement et de la politique sur la violence, l’intimidation et le harcèlement, en cours depuis 2017, a été envoyé au conseil d’administration. S’il est approuvé, il pourrait s’écouler jusqu’au troisième trimestre de 2025 avant qu’il ne soit mis en œuvre.

Circonscription 5

  • Une nouvelle loi et un nouveau règlement au Québec exigent que tout le matériel éducatif en santé et sécurité au travail (SST) soit mis à jour par la Fédération du travail du Québec (FTQ) et qu’il soit examiné par le district 5.
  • L’assemblée annuelle du district 5 de 2024 a adopté une résolution visant à monter un dossier démontrant l’absence d’inspecteurs de la CNESST, soit lorsqu’ils refusent de rédiger un rapport, refusent de se rendre sur place ou lorsque les délais sont déraisonnables. La CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail), est la commission des accidents du travail au Québec et couvre également les normes du travail, l’équité et la santé et la sécurité au travail. Il est défini comme une organisation paragouvernementale.
  • Un Sommet intersyndical québécois sur la santé, la sécurité et l’environnement se tiendra à la mi-avril 2025 et 350 personnes de la FTQ sont attendues.
  • Le syndicat fait suite à une affaire Westray où trois de nos membres ont été tués et le procès devrait commencer en 2025.
  • Le projet de loi 59/Loi 27 est maintenant en vigueur, ce qui affecte profondément les droits de nos membres en matière de prévention et d’indemnisation. Nous avons été actifs au sein du comité de la CNESST responsable de la négociation et de la mise en œuvre du nouveau règlement de prévention qui n’a pas encore été adopté.
  • Le district 5 a été actif auprès des inspecteurs de la CNESST qui sont de plus en plus réticents à rendre des décisions lorsqu’ils sont appelés à enquêter sur des milieux de travail. Nous faisons pression par l’entremise du conseil d’administration de la CNESST, où le directeur du district 5 est un représentant de la CNESST, pour qu’elle passe à l’action et que ses inspecteurs corrigent les dangers et les risques en milieu de travail.
  • Le Tribunal administratif du travail entend de plus en plus de dossiers d’employeurs qui contestent chacune des décisions rendues par la CNESST dans l’espoir de réduire leurs coûts d’assurance publique. Cela met de la pression sur nos membres qui demandent ensuite de l’aide au syndicat, souvent confrontés à des experts médicaux et à des rapports d’employeurs qui tentent de réduire leurs prestations.
  • Un nouveau projet de loi est en vigueur pour prévenir le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Ce projet de loi empêche également les employeurs d’accéder à des informations médicales confidentielles.
  • La CNESST a adopté une position ferme contre la communication de l’information et nous nous adaptons actuellement à ces nouvelles obligations lorsqu’il s’agit de défendre les droits de nos membres.

Notre syndicat est LE syndicat de la santé et de la sécurité ; Le Syndicat des Métallos est un chef de file au Canada où nous pouvons fièrement dire que nous n’avons cessé d’exercer des pressions et de modifier la législation sur la santé et la sécurité au travail afin d’offrir de meilleures conditions de santé et de sécurité dans tous les lieux de travail.