« La famille » des invité.e.s internationaux plaide en faveur de l’unité

Renforcer la solidarité au-delà des frontières, reconnaître qu’il faut opposer à une économie dirigée par des multinationales une réponse coordonnées des travailleur.euse: voilà ce à quoi se sont engagé.e.s les délégué.e.s lors du Congrès hier.

« Dans une économie mondiale, les travailleur.euse.s doivent avoir une voix forte », a déclaré le président international David McCall. « La solidarité internationale est profondément enracinée dans l’identité de notre syndicat. »

Le président McCall a accueilli des invité.e.s internationaux de 18 pays, dont une demi-douzaine qui ont parlé, en personne et sur vidéo, de la nécessité de la coopération.

« Ce que vous faites nous inspire vraiment chez nous », a lancé Kalpona Akter du Centre de solidarité pour les travailleuses et travailleurs du Bangladesh. « Vous répondez présents, chaque fois que nous avons besoin de vous. »

Kalpona Akter, qui a travaillé depuis l’âge de 12 ans dans une usine de vêtements, a parlé de la lutte pour la démocratie et les droits des travailleurs. C’est une lutte où nous faisons des gains, grâce au soutien de groupes comme les Métallos.

« Je n’ai jamais cessé de croire au pouvoir des travailleurs », a-t-elle lancé.

Une communauté d’esprit

Le représentant du Syndicat des métallurgistes CNM/CUT du Brésil, Maicon Michel Vasconcelos da Silva, a décrit la lutte de son pays contre des dirigeants totalitaires. Il a fait remarquer que les dictateurs promettent toujours aux travailleur.euse.s une part plus importante de la tarte économique. « Mais nous, la classe ouvrière, n’avons jamais eu notre part. »

Cela a commencé à changer, a-t-il noté, lorsque Luiz Inácio Lula da Silva (Lula) a repris la présidence en 2023. Lula, un champion du travail, a été emprisonné à tort avant que sa condamnation ne soit annulée en 2021.

De même, Napoleón Gómez Urrutia, président du syndicat mexicain des mineurs et métallurgistes Los Mineros, a été contraint à l’exil alors qu’il luttait contre de fausses accusations de corruption.

Gómez a prononcé un discours écrit, lu par le directeur des affaires internationales des Métallos, Ben Davis. Gómez était représenté sur le podium par les leaders de Los Mineros, José Angel Hernández Puente et Imelda Jimenez.

« Nous partageons plus que des causes, nous sommes une famille », a déclaré Napoleón Gomez.

Yasmin Hilpert, conseillère en matière de travail et d’affaires sociales à l’ambassade d’Allemagne à Washington, a déclaré que la guerre commerciale actuelle affecte les travailleurs aux États-Unis, au Canada tout comme à l’étranger.

« La voie à suivre doit être celle de la coopération et non de la confrontation », a déclaré Yasmin Hilpert.

Simon Dubbins, du syndicat UNITE en Grande-Bretagne et en Irlande, a exhorté les travailleurs à ne pas laisser les élites riches les diviser.

« Les travailleur.euse.s de différents pays ont toujours plus en commun entre eux qu’avec leurs patrons », a-t-il déclaré.

Dubbins a rappelé aux délégué.e.s les efforts pour exonérer Lula et Gómez, alors que ça semblait souvent impossible.

« Quand les batailles que nous avons dû mener ont-elles été faciles? » demande Simon Dubbins. « Il ne faut jamais perdre espoir. »

Favoriser l’unité

Après les orateur.trice.s, les membres ont adopté une résolution invitant à cultiver des liens plus étroits entre les groupes de travailleur.euse.s du monde entier.

Intitulée « Unité et militantisme à l’échelle planétaire», la résolution souligne que les travailleur.euse.s sont plus fort.e.s lorsqu’ils se soutiennent mutuellement dans les conflits de travail et luttent ensemble pour des politiques commerciales favorables aux travailleur.euse.s

Kent Holsing de SL 12075 à Midland, dans le Michigan, a énuméré plusieurs conflits récents où les travailleur.euse.s ont pu compter sur la solidarité internationale pour lutter contre des employeurs avides.

« Ces grandes corporations ne manqueront pas une occasion de vous rentrer dedans », a dit Kent Holsing.

Plus d’une douzaine de délégué.e.s ont également participé à un débat animé, axé en grande partie sur une section de la motion en faveur d’ une résolution pacifique du conflit à Gaza. Plusieurs membres ont exprimé le désir de condamner la violence dans des termes encore plus forts.