Suppressions d’emplois destructrices – L’administration Trump récupère son financement et freine la croissance

Les membres de l’USW à l’usine Libbey Glass de Toledo, dans l’Ohio, ont célébré l’année dernière lorsque l’administration du président Joe Biden a accordé à l’entreprise jusqu’à 45,1 millions de dollars de la loi sur la réduction de l’inflation (IRA) pour construire une paire de fournaises électriques hybrides.

Les travailleurs croyaient qu’ils n’auraient plus à faire monter des équipements vieillissants et obsolètes pour maintenir la production de l’usine centenaire, un pilier de l’économie de Tolède.

Les nouveaux fours innovants, conçus pour réduire les émissions, augmenter l’efficacité et inaugurer une nouvelle ère de la fabrication du verre, promettaient une stabilité à long terme à leur usine et un pas de géant pour l’industrie américaine.

Les ouvriers ont rapidement franchi les premières étapes de ce projet de construction complexe. Et puis, en mai, Donald Trump les a tous poignardés dans le dos.

Trump a sommairement annulé 3,7 milliards de dollars de subventions de l’IRA, y compris celle de Libbey, tuant des emplois et mettant un terme brutal à la résurgence de l’industrie manufacturière. Des dizaines de projets faisant progresser l’avenir du ciment, du verre, de l’acier et d’autres industries, dont beaucoup impliquaient des membres du Syndicat des Métallos, sont tous tombés à l’eau.

« C’est l’incrédulité totale », a déclaré Tom Bixler, président de la section locale 65T, l’une des trois unités de négociation du Syndicat des Métallos représentant environ 620 travailleurs de l’usine de Toledo. « Cela a été un choc pour notre système. »

Trump a commencé à menacer l’IRA avant même d’entrer en fonction en janvier, et les travailleurs ont approché Libbey pour lui faire part de leurs préoccupations.

« On nous a dit d’emblée que la subvention avait déjà été accordée, déjà approuvée par le gouvernement américain et qu’elle ne serait pas retirée », a déclaré Bixler à propos de la réponse de Libbey, notant que les travailleurs avaient commencé à déplacer la salle d’alimentation pour faire de la place pour les nouveaux fours.

Mais alors que Trump et son ministère de l’Énergie ont commencé à revenir sur leurs engagements envers l’IRA au printemps, Libbey a confirmé qu’il perdrait finalement sa subvention.

Bixler a déclaré que l’entreprise s’était finalement engagée à continuer à exploiter l’usine de Toledo, mais qu’elle avait l’intention de le faire en utilisant l’ancien équipement existant.

Sans soutien fédéral, a-t-il dit, Libbey a abandonné les plans pour les nouveaux fours à la pointe de la technologie. Des dizaines d’emplois supplémentaires auraient accompagné les mises à niveau, a déclaré Bixler, ajoutant que la déception à l’égard de Trump s’était répercutée sur la communauté.

Le Syndicat des Métallos et d’autres syndicats ont aidé à faire passer l’IRA au Congrès il y a trois ans sans un seul vote républicain.

À l’automne 2024, la loi avait contribué à la création de 150 000 emplois. Au total, il était prévu de créer 13,7 millions d’emplois tout en faisant croître l’économie de 1,9 billion de dollars, selon une étude indépendante commandée par l’American Clean Power Association, un groupe industriel.

Le ministère de l’Énergie a soigneusement sélectionné les bénéficiaires de subventions en fonction de leur potentiel à renforcer la capacité de fabrication, à améliorer la compétitivité mondiale de l’Amérique et à soutenir les emplois familiaux.

L’opportunité s’est avérée si historique que l’USW et Heidelberg Materials à Mitchell, dans l’Indiana, ont travaillé ensemble pour obtenir jusqu’à 500 millions de dollars pour la modernisation de la deuxième plus grande cimenterie du pays.

Des responsables fédéraux et étatiques se sont joints aux représentants des syndicats et des entreprises l’année dernière lors d’une cérémonie pour annoncer les investissements, qui étaient parmi les plus importants alloués dans le cadre de l’IRA. Heidelberg Materials a ensuite effectué d’importants travaux d’ingénierie et de préparation du site pour le projet, mais Trump a débranché la prise.

« C’était un gros problème », a déclaré le président de la section locale 7-00030, Doug Duncan, à propos du projet, qui aurait soutenu 1 000 emplois temporaires dans le secteur de la construction et généré des dizaines de postes permanents.

« Cela aurait été bon pour l’économie locale », a poursuivi M. Duncan, qui représente environ 115 membres du Syndicat des Métallos à l’usine. « Il s’agirait d’une toute nouvelle installation qui aurait été construite. Je ne suis pas si sûr de ce qui va se passer maintenant.

Trump aime parler de renforcer les capacités de fabrication et de fabriquer plus de biens en Amérique.

Mais ce n’est que de la fanfaronnade. Son démantèlement de l’IRA a montré ses vrais sentiments : le mépris pour les communautés manufacturières et le dédain pour les travailleurs.

« Ce n’est pas mignon pour moi », a déclaré le président de la section locale 2140 du Syndicat des Métallos, Ron Woods, qui a comparé l’abandon allègre de l’IRA par Trump à l’amusement maladif que Trump et son acolyte cinglé, Elon Musk, ont tiré de l’utilisation de leur tronçonneuse contre la main-d’œuvre fédérale et les agences au service des Américains ordinaires.

Woods travaille chez U.S. Pipe à Bessemer, en Alabama, qui a reçu l’année dernière jusqu’à 75,5 millions de dollars de fonds IRA pour installer de nouveaux fours de fusion à induction électrique.

Comme prévu, le projet avait le potentiel d’augmenter la capacité de fabrication et la durabilité, assurant ainsi l’avenir d’une usine vieille de plusieurs décennies et d’un point d’ancrage de l’économie locale.

En outre, les plans prévoyaient la création de dizaines d’emplois bien rémunérés ainsi que des possibilités d’avancement pour les travailleurs actuels. C’est le genre de coup de pouce dont Bessemer a cruellement besoin, où près d’un tiers des résidents vivent dans la pauvreté.

Mais Trump a retiré la subvention et a coupé l’herbe sous le pied des gens là-bas.

« Cette administration est en train de se moquer des États-Unis », a déclaré Woods.