Congrès du Syndicat des Métallos | Du 7 au 10 avril 2025 Suivez les actualités, les photos et les vidéos ici
ATTENDU QUE des risques graves pour la santé et la sécurité existent dans tous les lieux de travail que représente notre syndicat, qu’il s’agisse du secteur des métaux, des mines, du caoutchouc, de l’énergie, du papier, des produits chimiques, de la fabrication, des produits forestiers, de la santé, de l’éducation ou des services, et qu’ils menacent la santé et la vie des membres du Syndicat des Métallos;
ATTENDU QUE 68 accidents mortels survenus dans des installations représentées par le Syndicat des Métallos ont été signalés au Département américain de la santé, de la sécurité et de l’environnement entre le 1er juillet 2022 et le 17 mars 2025. Des centaines d’autres Métallos actifs et retraités sont morts de maladies professionnelles causées par des expositions dangereuses à des substances toxiques ou à la COVID-19. Des milliers d’autres ont subi des blessures. Chaque année, plus de 5000 personnes perdent la vie au travail aux États-Unis, et plus de 1000 au Canada. Annuellement, on estime que 120 000 de plus meurent de maladies professionnelles aux États-Unis et au Canada, et des milliers d’autres sont régulièrement privées d’indemnisations adéquates en raison de lois et de politiques rétrogrades et de fraude délibérée de la part des entreprises;
ATTENDU QUE les non-syndiqués sont encore plus à risque de subir des blessures ou de perdre la vie au travail que ceux et celles qui bénéficient de la protection d’une convention collective. Ces personnes sont exploitées et ont peu de protection et de ressources pour améliorer leurs conditions de travail;
ATTENDU QUE l’accélération des changements climatiques et leur sévérité ont accentué l’exposition de la main-d’œuvre à la chaleur, aux phénomènes météorologiques extrêmes, aux feux incontrôlés et aux catastrophes naturelles qui ont détruit les localités d’un grand nombre de nos membres et d’autres travailleuses et travailleurs, d’où la nécessité d’adopter des stratégies plus globales pour s’attaquer aux changements climatiques;
ATTENDU QUE les employeurs continuent d’adopter des approches de sécurité insultantes qui « rejettent le blâme sur le travailleur » sans éliminer les causes fondamentales des problèmes de santé et de sécurité – les dangers dans le lieu de travail – tenant plutôt les travailleuses et travailleurs mêmes responsables des maladies et des accidents professionnels;
ATTENDU QUE les règlements sur la santé et la sécurité ne permettent pas de s’attaquer correctement à de nombreux dangers, comme le manque de personnel, les heures supplémentaires excessives, l’absence de formation ou une formation inadéquate, l’ergonomie, les maladies infectieuses, la violence dans le lieu de travail, la robotique et d’autres nouvelles technologies;
ATTENDU QUE de nombreux employeurs ont adopté des politiques et des pratiques qui punissent les travailleuses et les travailleurs qui signalent les blessures, les maladies et les accidents de travail évités de justesse. Par conséquent, les accidents ne sont pas signalés ni ne font l’objet d’enquêtes, et les dangers ne sont pas maîtrisés. Les statistiques sur les blessures ne sont toujours pas fiables et les coûts liés aux blessures et aux maladies professionnelles sont transférés de l’employeur et du système d’indemnisation aux travailleuses et travailleurs, et leur part des frais d’assurance maladie ne cesse jamais d’augmenter;
ATTENDU QUE le Service de la santé, de la sécurité et de l’environnement du syndicat et l’Équipe d’intervention d’urgence offrent de l’aide sur place et à distance lors d’accidents mortels et de blessures marquantes pour la vie afin de comprendre les systèmes défaillants et d’assurer des services essentiels aux victimes, aux familles et aux sections locales, notamment la défense de leurs droits, la représentation juridique, des soutiens et des conseils;
ATTENDU QUE les lois progressistes en matière de santé et de sécurité dans nos deux pays continuent d’être remises en question par des entreprises cupides et leurs alliés de la droite au sein des législatures nationales, provinciales et étatiques;
ATTENDU QUE, dans les circonstances les plus favorables, l’OSHA, la MSHA et les lois et règlements canadiens sur la santé et la sécurité permettent de sauver des vies, mais le processus pour établir de nouvelles normes progressistes est long et pénible, et les normes visant de nombreux dangers graves sont totalement désuètes. Pour certaines des principales causes de décès et de blessures, comme les maladies infectieuses, la violence au travail, les poussières combustibles, une mauvaise ergonomie et les dangers nouvellement reconnus, telles les nanoparticules d’ingénierie et la santé mentale au travail, la plupart des compétences territoriales ne prévoient aucune norme;
ATTENDU QUE nous reconnaissons les risques particuliers dans le secteur minier, et dans d’autres secteurs;
ATTENDU QUE 33 années se sont écoulées depuis la catastrophe survenue à la mine Westray et plus de 21 autres depuis que les Métallos ont réussi à faire adopter des modifications au Code criminel du Canada afin que les entreprises soient reconnues criminellement responsables et tenues de rendre des comptes. La campagne Mettons fin au carnage, Appliquons la loi du syndicat a enfin donné lieu à quelques poursuites criminelles à la suite d’accidents mortels au travail dus à la négligence des employeurs. Cependant, malgré nos efforts incroyables, les forces policières, les avocats de la Couronne et les procureurs sont beaucoup trop nombreux à ne pas avoir la formation nécessaire pour faire appliquer les modifications Westray. Ils n’enquêtent pas sur les accidents mortels au travail dans une optique de responsabilité criminelle, ce qui pourrait justifier des accusations et des condamnations aux termes du Code criminel du Canada. Les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada ne témoignent toujours pas de la volonté politique nécessaire pour faire appliquer les modifications Westray;
ATTENDU QUE les normes gouvernementales à elles seules ne suffiront jamais pour couvrir adéquatement toutes les conditions dangereuses dans nos lieux de travail. Dans chacun d’eux, nos membres ont besoin de négocier des clauses rigoureuses sur la santé, la sécurité et l’environnement, d’avoir des programmes complets de santé et de sécurité, des comités sur la santé, la sécurité et l’environnement composés uniquement de représentants syndicaux, et d’autres comprenant des représentants à la fois du syndicat et de l’employeur;
ATTENDU QUE le Congrès du travail du Canada, la Fédération américaine du travail et le Congrès des organisations industrielles ont établi le 28 avril comme Jour national de deuil et Journée du souvenir des travailleuses et des travailleurs dans le but de commémorer les personnes qui ont été blessées et qui sont décédées au travail, et de renouveler notre engagement envers la lutte pour les vivants. On peut aussi profiter du 28 avril pour renseigner le public en général, comme en témoignent des programmes novateurs, tels que la campagne de formation et le programme de sensibilisation des nouveaux travailleurs du syndicat au Canada;
ATTENDU QUE notre syndicat est à l’avant-garde des questions de santé et de sécurité au travail et de la représentation des membres dans ce domaine. Son engagement à négocier des dispositions contractuelles solides sur la santé et la sécurité, afin d’assurer à nos membres les protections en cours d’emploi qu’ils méritent, en est la preuve. On ne peut obtenir de meilleures conditions de travail sans les membres militants courageux et dévoués des sections locales dont les efforts s’appuient sur une optique syndicale de la santé et de la sécurité;
ATTENDU QUE la clé pour obtenir des protections musclées en matière de santé et de sécurité, que ce soit par la négociation collective ou par l’entremise de la législature, réside dans un syndicat énergique, et que le militantisme en faveur de la santé et de la sécurité est également important pour bâtir un syndicat et un mouvement ouvrier solides;
ATTENDU QUE dans un grand nombre de nos lieux de travail, nos dispositifs de sécurité et les uniformes sont conçus pour tenir compte de la morphologie dominante des personnes dans le lieu de travail, ce qui met en danger celles qui ne correspondent pas à cette conception corporelle;
ATTENDU QUE, comme l’ont déclaré les déléguées féminines au Congrès national d’orientation de 2019 et à la Conférence de 2022, les femmes sont confrontées à différents risques pour la santé et la sécurité en raison des différences biologiques et des attitudes sociales, et que la plupart des lieux de travail, des machines, des équipements de protection individuelle et des programmes de sécurité ont été conçus pour convenir aux travailleurs masculins, laissant souvent les femmes de côté.
PAR CONSÉQUENT, QU’IL SOIT RÉSOLU QUE :